Bellor nous montre un artiste complet, dans le sens le plus noble du mot
Cette peinture pensée et soigneusement élaborée est soutenue par un dessin d’une rigueur rarissime.
Une peinture lente, soigneuse tout en étant vibrante, art qu’il mijote comme un alchimiste veillait aux grandes œuvres
Technique raffinée, au service de très surprenantes qualités de visionnaire. Par la méticulosité des détails, cet artiste-peintre, qui fit des études d’architecte, montre son amour des grands classiques ; par la puissance de son imagination, il s’évade vers de lumineux symbolismes dont la beauté subjugue.
Sa peinture ? Une grande paix mêlée à une étonnante puissance dans les couleurs, le tout maîtrisé par un dessin remarquable. Est-ce une peinture à contre-courant ?
Il a une maîtrise qui lui permet d’être de ce cénacle restreint des grands peintres
Ce peintre qui a inscrit son nom parmi les plus grands surréalistes de notre siècle.
La presse unanime a reconnu en lui un artiste complet qui s’inscrit d’emblée dans la lignée de tout grands maîtres
On ne visite pas une exposition Bellor, on y participe. Et c’est peut-être là que réside le génie de cet extraordinaire artiste
Qui fait honneur à ce peintre extraordinaire, véritable génie de son temps
Ce peintre dont la finesse de traits et les jeux de coloris ont enthousiasmé l’ensemble de la critique
L’artiste s’affiche comme un contemplateur troublé et inquiet. La femme est ici une « mécanique », certes précieuse, mais appartenant comme l’univers baroque dans lequel elle éclot à un grand jeu magique.
Que manque-t-il au fond à Bellor, pour se situer à côté des Majuscules ? Osons le dire : non pas un cheveu, mais cette mèche de l’occasion qui peut se présenter. Vous en faut-il plus pour comprendre ?
Il pourrait être aujourd’hui magicien et soigne son personnage en même temps que ses secrets se noue dès lors entre celui-ci (le spectateur) et le créateur d’illusions, une étrange connivence qui ne va pas sans alarme ni, heureusement, sans plaisir. Cet art-là n’est pas de tout repos.
Sa construction rigoureuse est d’architecte et, à ce titre, fort tributaire de la section d’or et des autres nombres clés de l’harmonie
Cet artiste pratique la peinture avec la lenteur et la précision du perfectionniste. Mais cette méticulosité dans la création et cette réserve dans la production tiennent à la volonté de renouvellement, chaque œuvre se distinguant par une idée et une conception propre
Chaque toile repose dans un souffle musical. Un souffle qui se décante, refusant le lyrisme échevelé, se tissant dans un équilibre fragile, vibration intérieure où les sujets ne tombent jamais au rang des choses. Jamais ils ne scellent dans la vision étriquée de leur fonction.
Il a trouvé sa voie dans la peinture « différente » en créant un univers « supputé » fort différent de celui d’un Magritte, dans un ascétisme voulu de réduction à quelques thèmes et dans un souci résolument perfectionniste du métier et des matières que ne pratiqua pas le maître lessinois.
Sa carrière est jalonnée de toiles magistrales qui occupent le souvenir et suscitent l’admiration.
Etait-il architecte à Rome, à Paris, à Londres, à Florence, ou guérisseur comme Cagliostro ou mage venu de la République de Venise, ou personnage issu à l’avance d’un film encore à naître de Fellini ? On est devant l’homme et l’œuvre, tenté d’affabuler et l’on songe au mystérieux chevalier de Saint-Germain. Acceptons cette convention et occupons nous de l’œuvre présente de ce magicien passé à la peinture, qui veille jalousement sur ses secrets, qui peaufine ses tableaux et fait montre d’un perfectionnisme qui frise une exigence non exempte de cruauté.
Ce qui donne toute son éloquence à cet art où l’on perçoit par instant une ironie glacée, c’est l’apparition, tout à fait originale, de ces grands personnages méphistophéliques, drapés de rouge, légers comme des flammes, élégants comme des danseuses, qui nous introduisent au mystère d’une autre dimension. De telles toiles appartiennent à la grande peinture de tous les temps et sont marquées d’un signe qui pourrait être la griffe du Malin. Car celui-ci se manifeste plus dans la discrétion que dans le tintamarre.
Il semble que Bellor, avec son allure innocente d’agent secret, sa politesse de diplomate, son œil bleu trop pur, son sourcil blanc interrogateur, doive avoir, en quelque matière, commencé avec lui.
Artiste mystérieux mais qui présente une œuvre extraordinairement maitrisée, totalement aboutie.
L’homme qui se cache derrière ce pseudonyme aux sonorités alchimiques, est un être très secret, qui refuse les triomphes tapageurs. Ce n’est pas de la timidité mais un besoin de s’extraire du quotidien pour accroître son énergie et son pouvoir créateur. Il est seul pour maîtriser sa force créatrice et pour tirer de cette domination intérieure une qualité picturale qui tend vers la perfection.
Résurgence maniériste aussi, qui appelle le souvenir des grands maîtres du Nord, Boeckland, Goetzius : la fragilité éprise d’équilibre des personnages de Bellor franchit la barrière qui sépare la vie de l’au-delà, avec une magie théâtrale qui procède à la fois du rituel et de la danse. La part du sacré est donc intense, elle court dans les draperies enflammées et diffuse ses mystères parmi les transparences discrètes ; elle s’éclaire enfin dans l’amour des corps, par ses carnations ambrées, où les glacis opèrent comme des caresses. Culte de la femme aux formes hiératiques, qui semble s’extraire de temples millénaires.
La pâte est somptueuse, les glacis laissent passer le moindre effet de voile ou de mousseline et lorsque le choix des couleurs se fait résolument lunaire, c’est une symphonie de tons d’aurore, de première lumière avant la venue du soleil.
Bellor est un homme racé, mystérieux, énigmatique, comme ses œuvres. C’est aussi un métier sans égal au dessin à couper le souffle.
Du surréalisme, il a reçu la leçon de fantastique et de liberté imaginative. Mais il y ajoute une technique absolument parfaite : le dessin est rigoureux, la ligne Ingresque. Le travail au glacis permet de rendre des transparences impalpables, les dégradés opalescents des chairs, les rouges infernaux et mouvants de tissus que l’on a envie de caresser. Ce travail fait immanquablement penser aux primitifs du Nord. Enfin, le mélange de fantasmagorie et de rigueur technique donne naissance à une émotion rare et intense.
Virtuose en toutes techniques, il a laissé une somme considérable de feuilles remplies à ras bord de ce que l’on pourrait appeler des exercices quotidiens. Crayon, fusain, encre, gouaches, pastel dominent. Le monotype est nettement plus rare, de même que la sanguine.
Parallèlement, l’aquarelle triomphe dans ce qu’elle a de plus vif, de plus authentique avec des sujets enlevés à la pointe du pinceau.
Alors que l'artiste possède une aptitude technique infaillible et peut passer avec une grande assurance à la peinture à l'huile, il doit encore franchir deux étapes importantes et décisives: maîtriser la couleur et apporter les idées sous-jacentes. Pour ce faire, il dispose de deux caractéristiques acquises progressivement: sa vaste connaissance de la peinture classique et, surtout, de la peinture de la Renaissance italienne, et sa vision humaniste de la vie. Il admire chez les grands maîtres de la peinture la richesse subtile des couleurs: il appliquera la technique du glacis avec une maîtrise exceptionnelle.
Une œuvre d’une grande concentration chromatique et habitée d’un mystère qui, plus qu’il n’est révélé, est réveillée en nous par la contemplation.
Etrange et rare artiste, au nom d’extra-terrestre ou de grand prêtre de l’antique et mystérieuse Egypte. Artiste fascinant par son souci d’une technique parfaite, revendiquant l’héritage des grands initiateurs que furent les Primitifs flamands, fascinant par ses étranges variations d’une partition que l’on sent longuement et solidement élaborée, refusant l’interférence du hasard, mais pas celle de l’imaginaire. La beauté du diable, peut être, se demande Stéphane Rey.
Mais que nous sommes tentés de nous livrer à ces brasiers !
Le peintre belge Bellor était à la fois un magicien de la couleur et un amoureux de la Femme omniprésente dans ses toiles, dans ses rêves aussi. Artiste sensuel et intellectuel, Bellor porte en lui l’héritage des Primitifs flamands, mais aussi des courants et des civilisations ancestrales, pour nous offrir un art riche et de toute beauté.
On déduit facilement en regardant ce qu’il peint et dessine qu’il s’agit d’un virtuose, d’un esthète, d’un jongleur de symboles, d’un admirateur des maîtres anciens, du corps féminin, cette donnée est idéale pour ceux qui aiment l’étrange et les symboles. Vingt ans avant son décès il s’était retiré du monde pour se consacrer uniquement à son œuvre. Cette exposition est un hommage à l’artiste qui avait été injustement oublié et dont aussi bien le fond que la forme de l’œuvre le désigne comme un Maître !
Les œuvres de Bellor habitées d’une magie secrète sont autant de pièges sulfureux desquels on s’éloigne difficilement. Sa force créatrice est telle qu’entre le dessinateur, le coloriste et le poète, on ne sait lequel a le plus de talent.
Trois œuvres à la Biennale de Florence/Italie
La femme était le centre de son univers et lorsque des hommes hantaient sa peinture c’étaient des magiciens, artistes de l’imprévu. Son monde, qui souvent se teintait de rouges somptueux, avait une prédilection pour les drapés et les petites choses savantes qui détournent la logique.
L’homme, il est vrai n’avait rien d’ordinaire.
Avec son élégance coutumière et dans la plus grande discrétion, Bellor a quitté ce monde magique à l’aube de l’an 2000, signant ainsi sa présence dans le siècle. Incontournable semeur de miracles, il a été la face merveilleuse d’un temps qui n’avait pas le temps de rêver.
Né en 1911, épris de beauté, il eu à vivre tout au long d’un siècle où, malheureusement pour lui, la violence et la vulgarité l’emportèrent souvent sur le raffinement et l’élégance, peintre, dessinateur et pastelliste de talent, il eut des confrères bien plus doués pour le succès et le scandale. Cela ne fit que confirmer ses choix
Lorsqu'un amateur d'Art parle des artistes qu’il aime il y met plus que de la conviction, de la chaleur. Cette ferveur communicative est pour nous la clé qui ouvre la porte d'un univers inconnu : celui de Bellor.
D’où la promenade – en toute subjectivité - dans l’œuvre d’un artiste dont finalement on se soucie peu de savoir s’il faut l’étiqueter « surréaliste » ou « réaliste fantastique ».
Face aux tableaux de Bellor, la première impression c’est l’étrangeté ambiguë, comme si le temps était suspendu et l’espace, infini. Un calme qui fascine et inquiète à la fois. Des tableaux qui interrogent.
« L’illusionniste » nous invite à le suivre, il joue avec le soleil, les yeux écarquillés…
Sa démarche est celle d’une automate ; séduite par l’astre étincelant, elle tend vers lui, comme vers un dieu-lumière !
Alors, les paupières toujours closes, dans la lueur palpébrale rouge-orangé qu’aucun peintre n’a jamais si bien rendue, nous le voyons, Le Porteur de Sortilège, comme un souffle irréel qui parcourt le tableau : il se détache à peine du fond, ses pieds fins dressés sur leur pointe tracent le chemin à reculons ; d’un geste théâtral, soulevant sa cape, rouge et volatile comme une flamme, il fait surgir un visage… Et le clou ! Le clou ? Ce petit détail piquant sous la signature à droite ! Le clou de ce monde magique, n’est-ce pas l’artiste lui-même dont voici en quelque sorte l’autoportrait retrouvé de l’adolescent dessiné de profil à 15 ans ? Et son testament en même temps : s’adonner corps et âme à son art, fermer les yeux, regarder en soi, y voir jaillir l’inconscient surréel, ses songes infinis, ses envoûtants sortilèges…
Du bel art !
Bellor : le génie négligé ?
Derrière ce pseudonyme à la rythmique alchimique, Bellor (1911-2000) fut un être discret, secret. Involontairement, il parvint à s’extraire du quotidien pour se consacrer à son art, et avec lui ne faire qu’un. Car il possédait bien le talent de ses contemporains (les Magritte, Delvaux et consorts) auxquels il a d’ailleurs souvent été comparé, Bellor ne partageait pas leur ambition démesurée. Avec un perfectionnisme hors du temps, il explora les techniques traditionnelles, caressa la toile de ses glacis successifs. Une méthode lente et rigoureuse qui ne laissa de place ni à la précipitation, ni à la nervosité. Et c’est bien là sa grande spécificité. Immensément attaché à la qualité du rendu, l’artiste passa de l’encre à la plume, de la gouache à l’huile avec une incroyable facilité. Le résultat ? Un monde parallèle, hanté de spécimens insolites, sinon inquiétants, que l’on observe dans les situations les plus inattendues. Une production rare, extraordinairement maîtrisée et composée, qui se défend d’être classifiée.
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